Naviguer dans la littérature en ligne, c’est comme entrer dans une bibliothèque sans panneaux : on croise des “ ships” ou des “fanfics” sans toujours savoir ce que ça signifie. Pour éviter de se perdre, Je vous propose ce guide de survie.

Ce guide est à destination de toutes personnes s’intéressant à ce que lisent les jeunes sur internet. Car oui, contrairement à ce que la croyance populaire sous-entend, les jeunes lisent. Ils lisent simplement différemment. Cependant, la littérature sur internet est un genre assez vieux, suffisamment pour avoir développé son propre vocabulaire. Si vous souhaitez essayer de comprendre ce nouveau genre, alors ce guide est fait pour vous. 

Avec l’apparition d’internet dans les années 90, beaucoup de concepts ont dû évoluer : la communication, le partage d’informations, la collecte de données, la sécurité, la création… Ce dernier point est celui sur lequel nous nous concentrerons. 

L’art, sa création et son partage, a beaucoup changé depuis la création d’internet. L’art qui nous intéresse ici est l’art littéraire. Depuis longtemps, la littérature a été considérée comme un art impossible à atteindre pour beaucoup, seuls les auteurs étaient bénis par l’art de savoir transparaître des sentiments et/ou pensées sur papier et les rendre accessibles à tous. Or, après la création d’internet, cette idée de partage illimité détruisit cette frontière, donnant l’impression que tout le monde pouvait tenter sa chance dans ce milieu, puisque l’écriture sur internet n’est (la plupart du temps) pas à but artistique ni monétaire, mais bien ludique. Sur internet, nous écrivons pour les autres, mais nous écrivons surtout et avant tout pour nous.  

Ces écritures portent un nouveau nom : fanfiction, un mot dérivé du terme fan et de fiction, donc fictions écrites par des fans. Les fanfictions sont très anciennes est leur définition assez floue, par exemple La Divine Comédie de Dante pourrait être considérée comme une fanfiction, puisque l’auteur décrit ses interactions avec des personnages déjà existants. Le fait de reprendre des personnages déjà existants était également très courant : Dracula, grande figure littéraire, fut repris dans de très nombreuses œuvres littéraires, Don Quichotte de Cervantès eut une suite non officielle en 1614, par Alonso Fernandez de Avellaneda. Ce qui caractérise une fanfiction, dans un sens moderne, et le fait d’appartenir à une « fandom », soit un rassemblement de fans interagissant entre eux. La toute première fanfiction dans le sens moderne du terme serait Spockanalia en 1967, un rassemblement de plusieurs fanfictions de l’univers de la série de science-fiction Star Trek. Les fanfictions sont un élément très important de l’art urbain, l’art des particuliers, et d’internet en général. Saviez-vous que la plus longue œuvre fictive jamais écrite est une fanfiction ? De plus de 35 millions de mots, plus longue que la Bible, The Loud House : Revamped est une fanfiction du dessin animé Bienvenue chez les Louds écrite par JamesDean5842. C’est un genre ayant ses propres codes et ses propres règles que nous détaillerons un peu plus bas. Commençons par une question simple : où peut-on trouver des fanfictions ?

Le tout premier site d’hébergement de fanfictions est FanFiction.net en 1998. Un site à but non lucratif et accessible à tous permettant aux fans de n’importe quel sujet de publier leurs écrits de façon immatérielle. Ce sont ces trois points qui caractérisent toutes les plus grandes plateformes de fanfictions qui se créeront au fur et à mesure, comme Wattpad ou AO3. Wattpad reste le plus différent des trois, puisque même s’il n’est pas non plus à but lucratif, la plupart des auteurs l’utilise afin de se faire un jour repérer par des producteurs, certains publient leurs fanfictions en livre matériel (comme le roman Fifty Shade of Grey de E.L. James, qui était autrefois une fanfiction du film Twilight) voir en film ou tout autre support comme la série After qui était une fanfiction du groupe One Direction. 

Les histoires sont rangées par fandom, par genres, mais aussi par des « tags » que les auteurs mettent manuellement, indiquant les personnages présents dans leurs histoires, le genre de leur œuvre, mais aussi quelques autres mots qui pourrait être recherchés ou qui pourraient choquer afin de prévenir le lecteur. 

Une fanfiction peut ainsi être de tout genre, décrire absolument n’importe quel scénario, et parler de n’importe quel sujet comportant une « fandom », que se soit un sujet de la pop culture (roman, jeu vidéo, film, comic, anime, etc.), un sujet réel, donc de vraies personnes (groupe de musique, chanteur, acteur/actrice, personnage politique ou historique…) voir un sujet que l’auteur créer lui-même afin de se créer sa propre fandom : un OC. Un OC (pour Original Character, donc personnage original) est un personnage créé par quelqu’un. Ce personnage peut être un « self-insert », soit une recréation de l’auteur dans la peau de son personnage en y ajoutant sa personnalité, ses traits physiques ou bien des éléments de sa vie.Il peut également provenir d’une fandom déjà existante, l’auteur créer un personnage d’une série et écrit des histoires sur ce personnage et comment les personnages de la série interagissent avec lui ou elle, ou bien être entièrement original et ne se baser sur aucune fandom préexistante. On appelle cela une “webserie”.

Les fanfictions sont également regroupées en « genres » qui peuvent paraître semblables aux genres littéraires déjà connu, mais portent d’autre noms : la comédie devient une « crackfic », le drame une « angst », l’horreur une « creepypasta », etc. Détaillons chacun de ses « nouveaux genres ». 


La romance

💘Tout d’abord, parlons de l’un des genres les plus connus sur internet, la romance. Rien n’est à détailler quand au nom, il porte le même, en revanche, un point très important doit être expliqué : les ships. 

Un ship, dérivé du mot anglais relationship ou relation, est le fait d’imaginer deux personnages, voire parfois plus, dans une relation amoureuse. Ces personnages peuvent être réels ou fictionnels, véritablement en couple ou nom, être morts ou vivants, être de sexes, de pays, d’âges différents ou similaires, tout est possible. Un ship est donc une relation amoureuse soutenue par une fandom. Pour qu’un ship existe, il faut que plusieurs personnes en parlent et l’affirment. Le fait de « shipper » des personnages entre eux n’a donc à priori rien de problématique, mais il y a certaines limites que les fans ont tendance à franchir. 

Par exemple, en « shippant » deux personnes réelles sans se soucier de leurs relations préexistantes ni de leur véritable orientation sexuelle. Certains peuvent également se « shipper » eux-même avec une célébrité ou un personnage au point de créer des relations parasociales avec eux. 

Le concept des « pro-shipper » est également assez problématique. Ce sont des personnes qui shippent tout avec n’importe quoi, même si les personnes ou personnages sont de la même famille, même si l’un d’entre eux est un mineur, même si l’un d’entre eux est un animal. Globalement, ces personnes pensent qu’il n’y a rien de mal à dessiner ou à écrire sur un ship « imaginaire » et pensent qu’il ne devrait pas avoir de limites à l’amour. Nul ne sait en revanche si ces personnes pensent vraiment ce qu’elles disent ou si elles tentent uniquement d’afficher un comportement provoquant pour obtenir de l’attention. 


L’horreur

☠️Passons à présent au deuxième grand genre, du moins celui ayant le plus évolué avec l’arrivée d’internet : l’horreur. 

Les histoires d’horreur sont fréquentes sur internet, mais elles ne se nomment pas ainsi : cela s’appelle une « creepypasta », du mot creepy (flippant en anglais) et copy-paste (copier-coller). Ce sont donc des histoires « flippantes » ayant pour but de se propager sur internet. Mot apparu sur le site 4chan vers 2007, une creepypasta se caractérise par 4 éléments : c’est une histoire fictive (mais pouvant être inspirée de faits réels), elle a pour but de faire peur, elle est publiée sur internet et tout le monde doit prétendre que l’histoire est vraie, le narrateur comme le lecteur. Des creepypastas célèbres virent ainsi le jour, citons Slenderman, Jeff the Killer, Smile Dog.jpg, Sonic.exe… Notez que le .jpg et le .exe sont deux éléments caractérisant des dossiers internets, rappelant qu’internet a un lien très fort avec ces histoires. Certaines deviennent même célèbres. The Russian experiment fut adaptée en film en 2024, une histoire écrite comme un vrai rapport tellement réaliste que beaucoup ont cru en sa véracité pendant longtemps. Pen Pals, un roman d’horreur de 2012, était originellement une creepypasta en 6 parties sur le site nosleep, un site dédié aux creepypastas. 

Cela peut même aller encore plus loin que de simples histoires, certaines creepypastas sont des sites entiers avec des tonnes de contenus, comme l’un des plus célèbres, le site SCP Fondation, considéré comme l’une des plus grosse histoire collaborative. La fondation SCP est une fausse fondation capturant des monstres et créatures imaginaires à travers le monde, le site fut créé afin de ressembler à une base de données de cette agence fictive, et chacun peut ainsi créer le monstre de son choix. Il en existe plus de 9000…dans la base de données américaine. Il y en a une française, australienne, italienne, japonaise, avec tout autant de données et de créateurs. 

Le site des backrooms, plus récent, est assez similaire. Chaque article est écrit par un survivant des backrooms, un univers alternatif sous le nôtre dans lequel des gens peuvent tomber accidentellement. Chaque article décrit une pièce différente, et puisque les backrooms sont infinies, il n’y a aucune limite à l’imagination des auteurs. 

L’horreur sur internet reste donc assez niche, mais est tout de même apprécié et reste très collaboratif. Cependant, il a également permis à deux genres moins positifs de naître avec lui : le grimdark et le bait and switch. 


Le grimdark et le bait and switch

🌑Le grimdark en soi n’a rien de vraiment dangereux. Pouvant se traduire par obscurité sinistre, il s’agit d’un genre dérivé de la fantaisie racontant un univers sombre aux personnages violents et immoraux. La série The Boys par exemple peut être considérée comme un univers grimdark. Or le problème est qu’internet a beaucoup de mal à juger et limiter ce qui est « violent et amoral ». Aussi, beaucoup de fanfictions ayant pour tag « grimdark » sont en réalité des festivals de gore et des descriptions extrêmement graphiques et violentes. Et tout ceci, lorsque les auteurs acceptent de mettre le tag. Certaines trouvent amusant d’écrire des fanfictions violentes, mais de ne pas prévenir les lecteurs à l’avance. C’est ce que l’on appelle du “bait and switch”, de l’appât puis du choc. 

Il suffit de choisir une fandom assez gentille et inoffensive, d’écrire une histoire en commençant par quelque chose d’innocent, puis de piéger le lecteur en écrivant des choses abjectes : gore, violences, pornographie, etc. L’une des fanfictions bait and switch les plus connues est Cupcake, une fanfiction My Little Pony. Dans cette histoire, Pinkie Pie, soit le poney le plus gentil et amical du dessin animé pour très jeunes enfants, invite son amie Rainbow Dash à faire des cupcakes avec elle. Puis, l’histoire se transforme en horreur et Pinkie torture et tue brutalement son amie pour en faire des cupcakes. Il y a de quoi être scandalisé, surtout que le dessin animé est regardé par des enfants et que rien ne pouvait préparer à un tel choc. 

Pourquoi écrire de telles horreurs alors ? Beaucoup soutiennent que c’est une catharsis, mais il ne faut pas oublier que le gore est addictif, surtout chez les adolescents en manque d’adrénaline. Le gore a une place particulière sur internet, et certains sont tombés dans ce cercle vicieux à cause de fanfictions écrites par des jeunes, et donc lues par des lecteurs encore plus jeunes. Il est important de se dire, lorsqu’on écrit une fanfiction, que tout le monde peut la lire sans aucune limite, voilà pourquoi l’utilisation des tags est très importante. Même si les sites ne font généralement aucune prévention face à ce problème, prônant la liberté d’expression, notons qu’il est arrivé que le site AO3 bannisse des fanfictions n’ayant pas mentionné des sujets problématiques dans ses tags. 


Le Dead Dove

🕊️Une autre dérive des fanfictions est le tag moins connu Dead Dove, ou de son nom complet Dead Dove, do not eat. Le nom Dead Dove provient d’une scène de la série Arrested Development, dans l’épisode Top Banana. Le protagoniste trouve un sac avec marqué dessus « Dead Dove, do not eat », soit « Colombe morte, ne pas manger ». Il l’ouvre, trouve une colombe morte, et dit « Je ne sais pas à quoi je m’attendais. » Le Dead Dove est donc un tag qu’un auteur met lorsqu’il parle de sujet moralement discutable voire répréhensible. Une fanfiction parlant de meurtre, de viol, d’abus ou d’autres sujets sombres comprenant le tag Dead Dove pourrait être traduit par « vous êtes prévenus, ne venez pas vous plaindre ». L’inverse complet du shock bait ou bait and switch, puisque la personne prévient deux fois que son histoire peut aborder des sujets sombres et sensibles. Or, ce tag comporte plusieurs problèmes. 

Cela dédouane-t-il entièrement l’auteur ? Même si le sujet est très mal maîtrisé, voir fétichisé ? Peut-on écrire n’importe quoi sur n’importe quel sujet du moment que ce tag est présent ? Le lecteur n’a-t-il aucun droit de se plaindre si ce tag est présent ? Rappelons qu’il est possible d’écrire une fanfiction sur de véritables personnes, est-ce donc répréhensible si l’auteur a prévenue à l’avance de ce qu’il va écrire ? Toutes ces questions restent pour aujourd’hui sans réponse. Mais internet ne connaissant aucunes limites, espérons qu’elles ne seront pas trop franchies. 


Le fluff, l’angst et le whump

Abordons des sujets un peu plus légers avec trois nouveau termes : le fluff, l’angst et le whump. 

🌸Le fluff est un cas très à part, puisqu’il ne peut être relié à aucun genre préexistant. Comme son nom l’indique (fluff vient de fluffy, soit doux en anglais), c’est une histoire mignonne et innocente ou rien de mal ne peut se passer. C’est une histoire montrant deux amis ensemble, un personnage vivre tranquillement sa vie, un couple heureux, bref, que du bonheur. Ces fanfictions sont très souvent écrites à des fins de catharsis, les fandoms en ayant le plus étant des fandoms dont le support matériel est très sombre et où les personnages souffrent beaucoup. Les fans aimant les personnages et se sentant tristes pour eux, écrivent une fin heureuse pour qu’ils puissent enfin être en paix. Beaucoup d’auteurs de fluff souffrent également d’anxiété sociale, d’autisme ou de syndromes les empêchant d’avoir des relations simples et stables, écrire un personnage heureux avec ses amis leur permet de s’imaginer inconsciemment à la place de ce personnage et de se sentir mieux. 

💢L’angst à présent, est tout le contraire. Dérivé de anger ou anguish (angoisse) et story, c’est une histoire où tout va mal. Un personnage meurt, ou alors un de ses amis meurt, ou se blesse. Cela peut aussi être moins tragique et être une simple dispute. C’est une histoire où de la tristesse et de la colère émanent, un drame. Le but ici est d’amener de la profondeur aux personnages en racontant quelque chose de tragique. Mais surtout, l’angst permet d’amener du fluff, la fusion des deux termes donne : le hurt to comfort, blesser puis réconforter. Les personnages se disputant se réconcilient, où bien un personnage blessé est guéri à la fin. Cela permet d’amener du tragique, mais une bonne fin pour ne pas rendre ses lecteurs trop tristes. 

🩹Le troisième terme est assez proche du hurt to comfort : il s’agit du whump. Le mot aurait été inventé pour décrire la pratique qu’avaient les fans de Daniel Jackson de la série Stargate à écrire des fanfictions maltraitant le personnage, du « Daniel whumping », pouvant être traduit par « tabassage de Daniel ». Le whump consiste à décrire un personnage traversant une situation très éprouvant physiquement, un accident, une maladie, une blessure voir de la torture pure et dure. Le but étant de décrire un moment très dur, puis de décrire comment le personnage s’en remet. Il y a souvent trois types de personnages dans une fanfiction whump : un «whumpee», celui qui se fait blessé, un «whumper», celui qui blesse le whumpee, pas obligatoirement présent, et un «caretaker», celui qui aide le whumpee à se remettre. La différence entre le whump et le hurt to comfort est que le premier se focalise sur la souffrance dure et physique tandis que le deuxième se concentre sur l’aspect émotionnel et sur des sujets un peu moins violents. 


La comédie

🤡Soyons plus brefs sur le genre de la comédie, puisqu’il n’est pas très présent, étant soit des fanfictions écrites ironiquement mal, soit des aventures amusantes rentrant dans la catégorie du fluff. Le terme de crackfic peut cependant être employé, de plus en plus de nos jours par ailleurs. Mélange de crack, l’autre nom de la cocaïne, et fic pour fiction, c’est une fanfiction au prémisse tellement fou que l’on pourrait croire que l’auteur est sous influence de drogues dures. L’histoire d’un personnage transformé en chaise, amoureux d’un pot de fleurs (c’est une véritable fanfiction) par exemple. Le genre se rapproche plus de l’absurde que de la comédie. 

Le terme crackship est très similaire, il s’agit de « shipper » deux personnages n’ayant absolument aucun liens ni point communs, le protagoniste avec un personnage dans le fond par exemple. 


L’érotique

🍋Le genre restant malgré tout le plus présent sur internet reste l’érotique, qu’il soit soft (seulement métaphorique ou sous-entendu) ou hard (décrit avec détails). L’érotique porte un nom sur internet, le NSFW (not safe for work, traduisible en ne regardez pas ça au travail), mais dans le monde de la littérature sur internet, cela s’appelle du smut. Le mot smut n’est pas vraiment traduisible, c’est un terme très vieux de l’Angleterre du 17ème siècle signifiant obscène ou corrompu. Une fanfiction « smut » est une fanfiction érotique et généralement très explicite. D’autres termes existent également, comme le « lemon », surtout présent sur le site Wattpad. Lorsque un emoji citron est mis dans le titre du chapitre, cela signifie que le chapitre contient une scène de sexe explicite, afin que le lecteur puisse la passer. Le « lime », soit le citron vert, lui, représente le « soft-porn », donc l’érotisme mais non graphique. Ce genre, quoique très populaire et généralement noté dans les tags, reste tout de même problématique. 

Tout d’abord, énormément de fanficitons « fétichistes » se cache dans les méandres de Wattpad et AO3 (surtout). C’est à dire, une histoire impliquant le fétiche de son auteur, (une adoration d’un élément en particulier provoquant une excitation sexuelle chez l’individu) donc pas assez explicite pour être jugé comme du smut. Beaucoup de personnes très jeunes sont tombées sur au moins une fanfiction fétichiste dans leur vie, et cela peut même faire développer des fétichismes dits anormaux (l’individu ne ressent aucune excitation sexuelle à moins que son fétiche ne soit présent) ou obsessionnels chez certains. Bien évidemment, l’auteur ne pense pas à mal en écrivant cela. C’est une manière de se rassembler avec les personnes partageant les mêmes passions, mais cela peut tout de même devenir problématique lorsque la fandom visée contient de jeunes enfants ou bien concernent de vraies personnes. 

Des tags sombres voient aussi le jour. Bien avant la dark romance, le Non-con était à la mode il fut un temps. Le Non-con peut être traduit par no consent, soit le fait d’écrire de la pornographie avec un ou des personnages non consentants, ce qui est très grave, puisque souvent un fétiche inavoué de l’auteur. 


Il faut donc faire attention à ce que les jeunes lisent ou écrivent sur internet. Comme beaucoup de choses sur internet, il y a un risque que cela choque, ou que cela alterne leur perception de certaines choses, des relations, des comportement normés, voire même de la morale. Mais n’est-ce pas le cas de toutes les littératures? 

Les fanfictions sont un moyen de s’exprimer et de se rassembler autour d’un même sujet, de partager son amour pour une fandom ou un personnage, de parler de ses problèmes à travers un personnage fictif, elles sont pour certains le début d’une carrière d’auteur. Mais elles restent une sorte de réseau social, qui comporte les mêmes risques que tout autre réseau sur internet. 

Pour finir ce guide de survie, voici un petit lexique d’autres termes qui pourrait vous aider à comprendre les termes de ce genre de littérature particulier : 


Lexique


-Adjectif !: Lorsque l’on met un adjectif, un point d’exclamation, puis un nom, cela signifie que ce personnage a cet adjectif dans l’histoire. Par exemple, une fanfiction Harry Potter avec comme tag Stupid!Harry signifie que Harry agit comme un idiot dans cette fanfic. 

-A/N : Ce sigle signifie simplement « note de l’auteur » et est présent au début ou à la fin d’une fanfiction. 

-AU : Alternate universe ou Univers alternatif, c’est une histoire impliquant un monde alternatif. Par exemple, un AU où le protagoniste est mort, un AU où tout se passe dans l’espace, ou encore, un des AU les plus communs, un où les protagonistes sont au lycée. 

-Bashing : le bashing est lorsque l’auteur écrit un personnage qu’il n’apprécie pas comme une personne stupide ou méprisable.

-Bromance : Une relation amicale, le plus souvent entre deux hommes, si proche que l’on pourrait croire à de la romance.  

-Bunny : Ou plotbunny, une bunny est une idée obsédante que l’auteur doit mettre à l’écrit.

-Canon : Un événement canon est un événement ou élément qui est vrai dans le matériel d’origine. Par exemple, Bruce Wayne est la vraie identité de Batman, c’est canon. 

-Crossover : Une fanfiction mélangeant deux ou plusieurs fandoms différentes. 

-Darkfic : Une fanfiction imaginant le protagoniste passer du côté du mal. Peut aussi désigner les fanfictions abordant des thèmes sombres, comme le grimdark.

-Deathfic : Une fanfiction où le protagoniste meurt.

-Drabble : une fanfiction de moins de 100 mots. 

-Disclaimer : Un message au début de la fanfiction précisant que l’auteur s’inspire d’une œuvre qui n’est pas de lui, ce afin d’éviter tout problème de copyright. 

-Fanon : Un événement ou élément qui n’est pas canon, mais présent dans beaucoup de fanfictions et fanarts. 

-Fix-it-fic : Une fanfiction modifiant un élément du canon dont l’auteur n’est pas satisfait.

-Found family : Une fanfiction où les personnages agissent comme une famille unie au lieu d’un groupe d’amis, ou bien décrivant un personnage solitaire trouver une famille parmi ses amis. 

-Hanahaki: Une maladie fictionnelle où un personnage n’arrivant pas à avouer son amour attrape une fleur grandissant dans ses poumons. Si le personnage n’avoue pas ses sentiments à temps, il meurt. 

-Harem : Un genre d’histoire romantique ou érotique ou le ou la protagoniste possède plusieurs relations amoureuse possible, mais le lecteur ne sait pas laquelle sera la vraie. 

-Headcanon : Une headcanon est l’inverse du canon, c’est un élément ou événement qui n’est pas vrai ou du moins pas encore confirmé dans le matériel d’origine, mais que les fans considèrent comme vrai.

-Hiatus : Un hiatus signifie qu’une fanfiction est temporairement ou définitivement arrêtée. 

-Hit: Lorsqu’une fanfiction à beaucoup de “hits”, c’est qu’elle est populaire, puisque un hit signifie un “vu”. Les hits indiquent combien de fois une fanfiction a été lue. 

-In Vino Veritas: “Dans le vin la vérité” en italien, c’est une fanfiction où un personnage avoue ses sentiments tout en étant ivre ou drogué.

-Isekai : Un “isekai” (autre monde en japonais) est une histoire où le protagoniste ressuscite ou se fait téléporter dans un autre univers (généralement un univers de fantaisie). 

-Kudos : Un kudo est l’équivalent d’un like, mais seulement sur le site AO3. En revanche, certains continuent d’appeler un like un kudo, uniquement lorsqu’il s’agit de fanfiction. Le terme vient du mot anglais qui signifie honorer ou complimenter. 

-Mary-Sue : Une Mary-Sue, ou Gary-Stu pour les garçons, est un type d’OC particulier. Apparu dans une fanfiction ironique de Star Trek, le personnage nommé Mary-Sue est un personnage aimé de tous, sans défauts, pouvant tout faire et n’échouant jamais. Un personnage « Mary-Sue » est un personnage féminin sans aucun défaut, écrit pour être parfait et aimé de tous, une erreur d’écriture très fréquente chez les histoires écrites par des jeunes voulant se sentir tout puissant. 

-Mpreg : Le Mpreg est une contraction de « male pregnant », c’est un genre de fanfiction où un personnage masculin tombe enceinte. 

-MST : Ou MyST, venant de « Mystery Science Theatre », une émission critiquant le cinéma. Le MST est lorsqu’un auteur tourne en dérision les défauts de sa fanfiction en décrivant au début ou à la fin les commentaires de son texte par un public imaginaire, voir par les personnages de l’histoire.

-Next gen : De son nom complet « Next generation », c’est une fanfiction imaginant les aventures des enfants des protagonistes.

-Oneshot : Une fanfiction ne comportant qu’un seul chapitre, plus ou moins long, ou plusieurs chapitres sans continuité entre eux. 

-OOC : « Out of character », ce terme est utilisé lorsqu’un personnage est écrit avec une personnalité différente que dans le matériel d’origine ou agissant d’une manière complètement différente. L’opposé est le IC, le « in character ».

-OTP : Pour « One true pairing », utilisé pour décrire son ship préféré. 

-OT3 : Exactement comme un OTP, mais avec trois personnages.

-POV : Pour « Point of view » ou point de vue en français, ce mot permet d’annoncer que nous lisons les pensées d’un personnages ou que nous voyons les choses de son point de vue.

-Prompt : Une prompt est un élément aidant l’écriture. Cela peut être un mot, une phrase, un concept voire un paragraphe entier ayant pour but d’inspirer un auteur. 

-PWP : Il peut signifier « Porn without plot » ou « Plot, what plot ? ». C’est une fanfiction souvent à caractère pornographique sans aucun ou avec très peu de scénario. 

-Retcon : Quelque chose de retcon est un événement ou élément autrefois canon qui ne l’est plus maintenant. Par exemple, l’identité du héros Flash, autrefois Wally West, fut retcon, son nouveau nom est Barry Allen.

-Roundrobin : Une fanfiction écrite collectivement par un petit groupe. Un auteur écrira un chapitre, puis en laissera un autre écrire le suivant. 

-SAP : Une histoire à l’eau de rose.

-Script : Une fanfiction écrite comme au théâtre, où le personnage est annoncé avant de parler. 

-Side story : Une fanfiction réécrivant un élément d’une histoire qui n’est pas ou peu mentionné. Par exemple, raconter ce que faisait Luke Skywalker avant l’attaque de l’Étoile Noire.

-Slice-of-life : « Tranche de vie » en français, c’est une histoire parlant de faits réalistes dans une histoire éloigné de la trame principale. Elle parle généralement de personnages secondaires pour essayer de les développer ou de les humaniser. 

-Slow-burn : Une histoire d’amour où les protagonistes tombent lentement (parfois trop) amoureux. 

-Songfic : Une fanfiction basée sur une chanson, où quelques paroles peuvent être parfois présente.

-Spin-off : Une histoire se déroulant dans le même univers, mais avec des personnages et une histoire différente. 

-Spokon : Manga et/ou anime de sport.

-Threesome : Une histoire où trois protagonistes sont en couple.

-Tober : Un tober est un défi d’écriture proposant une compilation de prompts, une par jour. L’auteur doit écrire à partir du prompt proposé. Le mot tober n’est jamais écrit seul et est toujours lié à d’autres, Novemtober par exemple est un tober proposé en Novembre, OC-tober en octobre propose des idées pour développer ses OC, flufftober uniquement des scénarios pour écrire du fluff etc. Notons que son vrai nom est Writingtober, car le tober concerne tous les arts, en particulier le dessin. 

-Trigger warning : Aussi écrit TW, un trigger warning est situé en début de texte, et prévient les lecteurs que le sujet de leur histoire est sensible et peut déclencher du stress chez les personnes ayant un traumatisme. (violence conjugal, agression sexuelle, etc…)

-Trope : Une trope est un thème ou un schéma récurrent dans une œuvre. Par exemple, le fluff est une trope, le concept de « friends to lovers » en est une aussi. Beaucoup se plaignent de la « tropification » du genre de la romance, soit d’imaginer des personnages en fonction d’une trope est non l’inverse, ce qui tue l’originalité. L’auteur va se dire « je veux écrire une histoire « enemies to lovers”. » et basé tout son roman sur ce scénario au lieu de se concentrer sur les personnages. 

-WIP : « Work in progress », signifie que la fanfiction n’est pas terminée.

-Yaoi : Un terme emprunté au manga, c’est une histoire impliquant une relation homosexuelle entre deux hommes. La version féminine se nomme Yuri. Un slash est une fanfiction homosexuelle sans préciser le genre des protagonistes. 

-Y/N ou T/P : Y/N signifie « your name », l’équivalent français est T/P pour « ton prénom ». Une fanfiction Y/N est une fanfiction souvent de romance avec un personnage, où le nom du second protagoniste est remplacé par Y/N pour que le lecteur puisse se projeter à sa place. Un équivalent à Y/N peut être anon pour anonymous. 


Bibliogrpahie

-Alixe. Lexique des fanfictions. https://creationsdefans.org//. Consulté le 17 février 2025

-Fanlore. https://fanlore.org/wiki/Main_Page. Consulté le 6 février 2025

-« Le jargon barbare de la fanfiction ». Forum Fanfictions.fr, 12 avril 2019, https://forum.fanfictions.fr/t/le-jargon-barbare-de-la-fanfiction/846.

Fanfics > Lexique – Pokébip.com.

https://www.pokebip.com/page/fanfics/dictionnaire. Consulté le 19 février 2025.

  M.Abrial

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